samedi 24 décembre 2016

30) NON MAIS JE RÊVE…OU PAS ?


ANNÉE 2005 - 2010 

DU  RÊVE A LA RÉALITÉ


Notre époque de communication intense et immédiate fait du moindre cyclone, de la tornade la plus lointaine, du raz-de-marée le plus éprouvant, de l’attentat immonde et du tremblement de terre meurtrier, un sujet de conversation universel.
Immédiatement les images terrifiantes affluent, les populations s'émeuvent, font preuve de générosité et donnent des sommes importantes à ces victimes lointaines qu'elles plaignent et souhaitent aider.
Et, depuis quelques dizaines d'années, quelques centaines d’organisations caritatives se sont créées un peu partout dans le monde, formant un nouveau et juteux business pour leurs promoteurs : le charity business. Qu'elles soient gouvernementales ou privées (ong), ces associations dont le but est éminemment louable et dont les fondateurs furent souvent de généreux philanthropes, sont devenues au fil du temps de juteuses combines à faire du fric, de scandaleuses et honteuses organisations de malfaiteurs.
Les conclusions d'une étude sérieuse faite par des chercheurs indépendants, passant au crible statistique les comptes opaques des vingt plus importantes organisations caritatives mondiales ont démontré que moins de 20% des sommes collectées sont parvenues aux victimes qu'elles sont censées aider. 80% du pactole ont servi à dédommager et à goberger les promoteurs, aux voyages et hébergements luxueux des dirigeants, aux campagnes de publicité, à des campagnes de lobyying, à des versements occultes aux hommes politiques afin de s'assurer de leur complicité, à acheter les médias: un scandale absolu !
Ma longue expérience m'a amené à considérer que tout acte charitable officiel, toute générosité organisée est un non sens. Voici quelques exemples de ce dévoiement de la charité: L'aide publique des pays développés aux pays sous-développés consiste à donner de l'argent volé aux pauvres des pays riches aux riches des pays pauvres.
Envoyer des tonnes d'aliments des pays riches aux populations sous-alimentées des pays pauvres c'est priver de ressources les producteurs et les paysans des pays pauvres, cette aide apparemment généreuse étant la plupart du temps confisquée par les gouvernements, les élites, l'armée ou les mafias locales et revendues à leur profit au détriment des producteurs locaux.
Alors que faire me direz-vous ? Comment aider efficacement les populations dans la misère ? Un vieux proverbe chinois donne la bonne réponse : Ne donnez pas du poisson à celui qui a faim, mais fournissez-lui une canne à pêche et des hameçons ! Trois fois, par pure bêtise, j'ai donné beaucoup de mon temps, de mon argent, de mon énergie à des personnes en difficulté. Ce sont les trois seules expériences malheureuses.

Nuit du 2 au 3 mars 2005 – Rêve précis. Je me trouve avec Jacques Montagner. Nous nous rendons à une soirée chez des amis. Charlotte est là.
Nous descendons une rue très animée. Partout des étals croulant sous les légumes, les fruits et les viandes. Un marché. Entre les échoppes des cafés joyeux et enfumés, où des gens chantent, jouent de la musique.
Jacques sort de dessous son manteau une trompette ou un cor de chasse et se met à jouer, à sonner, à répandre un air joyeux, joué très juste.
Les auditeurs s'attroupent, les gens applaudissent. Jacques Montagner est heureux. Un peu rouge. Il boit cul sec les verres qu'on lui tend.
A un moment donné, nous nous retrouvons dans un appartement inconnu, celui où va se dérouler la soirée ? Une femme blonde nous accueille, nous fait la bise. Un domestique nous emmène à nos chambres. Soudain, Jacques se trouve mal. Il tourne de l'oeil, il va précipitamment dans les toilettes où je le retrouve recroquevillé entre la cuvette des WC et la paroi, étourdi, le visage en sang.
Je le remets sur pied et je le traîne vers une vaste pièce où je le hisse péniblement sur un vaste lit.
Je vois Jacques râlant, à demi déculotté, dans une chemise de nuit blanche passée à la hâte. Il fait sous lui. Pisse et caca.
Durant un temps infini j'essaie de nettoyer le sol inondé de pisse et de sanies molles. Mais des gens passent, s'étonnent, fuient, repassent, rient, plaisantent, alors que le pauvre Jacques râle. Je me sens démuni. Je lui tiens la main. Charlotte lui caresse l'épaule... Je me réveille, mal à mon aise.

21 mars 2005 – Printemps. Je viens de lire le Testament français d’Andreï Makine. Un chef d'oeuvre. Une pure merveille. Qu'un auteur d'une telle qualité d'écriture, d'un tel génie littéraire, d'une aussi grande et magnifique qualité d’homme existe, à côté de nous, vivant peut-être à quelques centaines de mètres de chez moi est un stupéfiant miracle.





26 mars 2005 – Chaque matin je dois arracher ma vie à l'emprise de mes rêves. Le monde fantastique des rêves me dévore peu à peu...
Chaque bout de vie réelle, chaque lambeau d'existence fait l'objet d'une lutte, d'une bagarre, d'une négociation. Je me souviens d'un retour d'Espagne, par une nuit faste, que debout, à la barre d'Engoulevent, le rêve et la réalité se confondirent en moi durant une heure. Instants magiques et merveilleux délire.

29 avril 2005 – Je viens d'achever la mise en page de l'album de famille des Givenchy, Patrick voulant l'offrir à son père pour son 80e anniversaire, le 6 mai. Achèvement aussi de la mise en page du petit ouvrage testament de mon ami Noël Michelat : La Survie ou le Néant.

4 mai 2005 – Nous vivons une époque extraordinaire. Paco Rabanne, interprétant Nostradamus à sa manière, avait prédit dans un livre un cataclysme mondial pour l'an 2000, le basculement des pôles, collision de la terre avec un mégalithe, tremblements de terre, éruptions volcaniques, raz-de-marée, une guerre atomique et d'autres horreurs.
Des journalistes, des hommes de science, avaient prédit pour la naissance de la même année le fameux "bogue de l'an 2000", qui entraînerait une catastrophe sans pareille.
Ce bogue terrifiant qui perturber les ordinateurs omni présents allait abattre les avions en plein vol, causer des coupures d'électricité à l'échelle de continents, dérégler toutes les machines.
Rien de tout cela ne s'est réalisé et pourtant, depuis le début du nouveau millénaire nous avons connu des événements surprenants qui ont modifié le comportement des hommes sur toute notre planète.

Génocides, attentats terroristes, tempêtes, tsunami, etc.

Jeudi 25 août 2005 – Israël vient de renoncer à ses colonies juives implantées dans la bande de Gaza et de rapatrier en bon ordre des milliers de colons juifs installés depuis plusieurs lustres dans ce territoire palestinien. Ce retrait forcé organisé par Sharon et l'armée israélienne a été exemplaire.
N'éprouvant personnellement aucune sympathie pour le peuple juif, pour l'arrogance de ses chefs, la brutalité de son occupation de la Palestine, je suis obligé de reconnaître l'admirable discipline déployée à cette occasion.
Mais le problème posé par ce désengagement unilatéral ne résout pas celui de la cohabitation pacifique de deux peuples cousins mais de religion et de civilisation différentes sur un même territoire.
L'État d'Israël abrite une importante minorité palestinienne arabe de confession musulmane que la politique conduite jusqu'ici espérait contrebalancer par ses implantations de colons juifs en terre palestinienne.
L'arrière pensée des théoriciens juifs souhaitant l'édification d'un Grand Israël, était d'étendre peu à peu les frontières de leur pays par la terreur et les spoliations jusqu'à des limites jugées viables et défendables tout en décourageant et bannissant progressivement les populations arabes restées sur place.
Cette purification ethnique souhaitée par une majorité d'Israéliens allait évidemment à l'encontre de toutes les pratiques démocratiques du monde occidental et constituait une approbation a posteriori des théories racistes nazies !
L'évacuation réussie des colonies juives de Gaza ne guérira hélas pas l’abcès moyen-oriental, mais il démontre pour la première fois la supériorité éthique et morale du peuple juif sur les méthodes terroristes des desperados palestiniens.

1 septembre 2005 – Le temps des catastrophes. Depuis le temps que Jacqueline Frédéric Frié, Paco Rabane et quelques autres nous prédisaient quelques événements terrifiants, voilà que depuis l'an 2000 cela s'accélère.



Si le fameux « bogue » de l'an 2000 n'est jamais survenu, nous avons connu depuis la fameuse tempête quelques couacs dans l'harmonie universelle, notamment dans la météo. La tempête du 26 décembre 2000 qui a déraciné bien des arbres en Europe, la progression des attentats, de plus en plus meurtriers depuis le carnage de World Trade Center de New-York en 2001, des cyclones et des inondations catastrophiques un peu partout dans le monde, le tsunami de décembre 2004, les incendies de forêts meurtriers et voilà que l'année 2005 nous apporte de nouveaux cataclysmes dus autant à la férocité et à l'inconscience de l'homme qu’aux caprices d'une nature échappant encore à sa volonté.
Confortant une « loi des séries » non écrite suggérée par les ésotéristes, voilà que 2005 nous offre le spectacle divertissant des centaines de milliers de victimes du tsunami, des dizaines de milliers de victimes des attentats aveugles des bombes humaines en Irak et en Afghanistan, des gigantesques famines du Soudan, du Niger, de Somalie, d'Ethiopie et d'ailleurs.
Tout cela à la télévision, souvent en direct, par des médias rigoureusement manipulés, programmés pour nous abêtir et nous rendre esclaves…
Le gigantesque cyclone Katarina qui vient de ravager la Louisiane, laissant des centaines de milliers de personnes affamées, non secourues, et sans abris dans l’un des plus riches pays du monde a de quoi nous laisser pantois. Il a fallu quatre jours à un président idiot et à son gouvernement d'incapables pour se rendre compte qu'une catastrophe nationale venait de frapper leur pays, le plus médiatisé du monde, et pour envoyer les premiers secours !


Et ce ne sont pas de l'eau potable, des médicaments ou des vivres de première nécessité que l'armée enfin dépêchée dans les régions sinistrées offre aux habitants démunis de tout, mais la vision de guerriers, armés jusqu'aux dents, venus pour tuer les pillards plutôt que pour soigner les malades, sauver les bébés et les vieillards, parachuter et distribuer des produits de première nécessité, confisquer aux spéculateurs et offrir gratuitement les vivres entassés dans les entrepôts marchands à leurs concitoyens malheureux.
Il est question aujourd'hui que La Nouvelle-Orléans, cette ville superbe passée en quelques décennies de 100.000 à 1.400 000 habitants, défigurée par la mégalomanie des promoteurs en une mégapole hideuse soit tout simplement rasée et reconstruite ailleurs, plus loin de la mer, en tout cas au-dessus de son niveau…plutôt que de refaire ses digues…
Au cours des prochaines années, l'accélération géométrique de la connerie humaine, la destruction de son environnement amèneront immanquablement d'autres joyeux cataclysmes et l'on peut prévoir sans trop de risque d'erreur que le Bangladesh, les Pays-Bas, Shanghaï, les atolls d'Océanie, le Japon et quelques autres régions vulnérables de la planète connaîtront quelques turbulences.
Le remède : il n'est pas de remède à la connerie humaine sinon l’immense bienfait qu'apporterait au reste du monde la destruction de la race humaine…
Au train où nous allons, cela viendra… affranchissant la nature, les plantes et les animaux de leurs immondes prédateurs, les tardigrades et quelques autres insectes referont le monde plus beau, plus vrai et sans nous!

Dimanche 23 octobre 2005 – Nous vivons de nouveau en pleine psychose médiatique. Après le syndrome de la Vache folle, les tragi-comédies du voile islamiste puis le drame bien réel des attentats perpétrés par Al-Quaïda orchestrés par le mystérieux Ben Laden, voilà que nous entrons de plain-pied dans la crise dite de la "grippe aviaire".
Depuis quelques mois, les médias affolent le populations du monde en diffusant quelques images de poulets et de canards décédés ici et là atteintes par le virus encore incontrôlable d'une grippe appelée jadis "espagnole" et qui fut la cause au XXe siècle, de dizaines de millions de morts. Suivant la méthode d'un bon thriller, la pression médiatique monte, les cas signalés se rapprochent et nos élites bien pensantes montent au créneau pour préparer les cochons de téléspectateurs au pire.







La Vache folle causa une centaine de morts sur notre terre mais entraîna le massacre de dizaines de millions d'animaux de ferme.






Les attentats islamistes causèrent la mort de quelques centaines de morts tandis que durant la même période, les famines, les guerres, les révolutions furent la cause directe et indirecte de dizaines de millions de morts.
L'industrie et ses déchets, les véhicules à moteur et leurs émanations délétères, l'agriculture et l'élevage intensif, empoisonnent la terre, les eaux et l’air que nous respirons pour des dizaines de milliers d'années.
En réalité, ce que nous appelons Le Progrès entraîne une fantastique régression de notre civilisation dans tous les domaines. Un retour en arrière semble aujourd'hui impossible. Pourtant, lorsque la nature et ses forces impitoyables auront rétabli l'Ordre Naturel dans notre monde, lorsque la plus grande partie de la vermine humaine aura succombé aux carences, aux empoisonnements et aux maladies engendrées par sa néfaste industrie, le soleil et les étoiles luiront toujours sur les ruines.
Des plantes, des bactéries, des insectes, des poissons, des mammifères épargnés domineront à nouveau le monde, lui rendant en peu de siècles sa splendeur, tandis qu'ici et là des populations humaines épargnées se régénéreront au contact de la Nature.

Vive la Grippe aviaire, vive le Sida, vive le syndrome de la Vache folle, vive le réchauffement de la planète qui contribuera à sa régénérescence.

Le poète viendra qui chantera la glorieuse déconfiture humaine comme jadis Léon Bloy s'enchanta de l'incendie du Bazar de la Charité qui entraîna des centaines de morts.

Lundi 7 novembre 2005 – Réunion à Bourron-Marlotte avec l'administrateur M Geoffroy André, son assistante, Me Challan-Belval, les Cordier, leur géomètre et leur avocat.
A un moment donné, lorsque l'administrateur précise que si le litige est porté devant un juge cela ne changera rien au problème, M. Cordier s'éloigne et, gravissant l'escalier de sa maison, lance : « – Eh bien si nous allons au tribunal ce sera aux Assises, car il y aura mort d'homme… »

Jeudi 10 novembre 2005 – Depuis dix jours quelques voyous de banlieue, de préférence immigrés, agressent les passants, brûlent les voitures dans leurs quartiers, incendient des commerces, des écoles, lancent des pierres et des cocktails-Molotov sur les CRS et les pompiers venus éteindre les flammes.
Bref le bordel s'installe et nos tristes gouvernants ne savent plus très bien comment maîtriser la situation. A part Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, le moins con de la bande.
Il y a des années que le feu couve et que Jean-Marie Le Pen le dit : refuser l'immigration sauvage, renvoyer les criminels dans leurs pays, arrêter les naturalisations à la chaîne, revenir au droit du sang plutôt qu'au droit du sol.
Maxime Laguerre, dont je mets en page un livre intéressant voit tout cela très bien.

Samedi 24 décembre 2005 – Nuit pleine d'insomnies, de pets et de rêves.
Dans mon sommeil j'ai parfois du génie! Des idées et des phrases limpides, lumineuses, m'apparaissent un instant avant de disparaître à jamais. Le souvenir m'en reste, mais pas le sens. Il m'arrive parfois au réveil d'en rattraper quelques paillettes.
Ainsi, cette nuit, m'est apparu avec une précision extraordinaire une journée passée en compagnie d'Hubert Tual dans sa propriété. Ce n'était pas au Coudray-Montbault, mais ailleurs, dans un grand parc, aux abords d'un étrange et château Renaissance rêvé par Le Palladio.
Les scènes intimes se déroulaient dans un joli pavillon situé dans le parc. En voici quelques bribes:
Nous étions une vingtaine à préparer un pique-nique, chacun ayant amené son panier. Nous nous promenions au-dessus d'un vaste étang noyé dans la brume d’où émergeaient parfois quelques images pâles de cygnes noirs, de paons aquatiques, de poissons volants multicolores et velus, d'oiseaux gigantesques qui planaient lentement, les ailes déployées. Ici et là de belles statues d'anges sculptés dans le marbre blanc de Carrare, souriaient au passant.
Hubert était préoccupé. Son domaine lui coûtait cher. Les artisans, les entreprises, les travaux d'entretien le ruinaient. Ce jour-là, il avait rendez-vous avec un architecte. Un type sérieux, velu, maussade, toujours en retard.
Un huissier mandaté par un notaire hollandais s'invita à déjeuner porteur de quelques billets à ordre très attendus qui allaient offrir une bouffée d'oxygène à mon ami. Le document devait être signé par son destinataire.
Or, bien qu'il s'y fût repris une bonne douzaine de fois, la plume d'oie refusa de délivrer à la feuille de papier la goutte d'encre nécessaire au paraphe.
Pourtant, à chaque essai, Hubert trempait sa plume dans son encrier de cristal, veillait à ce que la goutte superflue y retombât, avant de signer à nouveau.
La treizième fois fut la bonne et la belle signature de mon ami s'étala au bas du document. Au même instant la foudre tomba dans les douves toutes proches dans un formidable grondement de tonnerre. Saisis nous attendions la suite…
Mais dans les cinq minutes qui suivirent la signature il ne se passa rien.
Puis, soudain, émergeant d'un magnifique bouquet d'arbres centenaires, une tour métallique s'éleva, poussant comme une asperge, laide, saugrenue, insolente, narguant Hubert et ses invités sidérés.

29 décembre 2005 – Coup de fil à Jeanine Wicki, ma soeur à la mode de Bretagne. Je lui fais part de mon passage à Genève en coup de vent. Elle se fâche.
Elle me dit que je vieillis mal, que je deviens un vieux schnock et me raccroche au nez. Ainsi s'envole une amitié de 50 ans.

Nuit du 2 janvier 2006 – Rêves, rêves qui se succèdent beaux, précis, cruels, somptueux…
D'abord ce rêve récurrent du voyage en Amérique. J'arrive toujours à l’aéroport de justesse avec au coeur l'angoisse de rater l'avion. Avant je dois recevoir une enveloppe d'un ami, dans un palace parisien, que je parcours au pas de course, traversant luxueux salons et somptueux bureaux au pas de charge.
Je me vois jeune, mince, élancé, vêtu d'un costume gris clair impeccable, gilet, cravate, pochette et aux pieds de longues chaussures italiennes couleur beurre frais…
La sensation d'un oubli important me turlupine… je quitte New-York dans une voiture de sport et me voilà roulant dans de magnifiques paysages de petite montagne, avec des arbres magnifiques, des fermes hollandaises ou allemande, des Indiens en costumes multicolores chevauchant des purs sangs…
Un autre rêve vient se superposer au premier. Je me retrouve à Genthod, en quête de ma maison, derrière le cimetière et mon école. Le paysage a changé. Si le cimetière est toujours là, désaffecté, si le bouquet de grands chênes centenaires est présent, ces arbres ont grandi jusqu'à devenir de vénérables patriarches, des chênes millénaires, aux branches énormes, tordues, imposantes. Quant à la petite rue conduisant à notre maison, elle a fait place à une avenue fleurie. Notre demeure a disparu, comme celles des Ramel et toutes les autres du quartier. Elles ont fait place à une somptueuse résidence au magnifique parc paysagé, avec des massifs, des collines fleuries, des étangs à nénuphars et poissons rouges.
Lorsque je demande au nouveau propriétaire ce qu'il était advenu de notre petite maison, de ma cabane en haut de mon vieux chêne, il me dit, venez, nous avons laissé les maisons intactes sous la couche de terre qui les recouvre. Parfois des enfants vont y jouer comme dans des grottes…
Au pied de la nouvelle résidence, une vaste étendue d'eau, grande comme un lac, avec des bateaux à voiles naviguant entre des îlots de verdure. Saisi, je demandais qui avait réalisé tout cela. Il me fut répondu que c'était une réparation cantonale du préjudice causé à la commune de Genthod par l'allongement des pistes de l'aéroport, du tube du cyclotron, des ravages du réseau autoroutier.
On avait détourné le cours de la Versoix pour créer ce vaste lac artificiel dont les eaux retombaient en cascade jusqu'au Creux-de-Genthod, quant à l'aéroport on avait enterré ses pistes si longues qu'elles atteignaient Lausanne…

12 juin 2006 : – Charlotte est à Cannes. Je dors à côté de Capucine qui repose endormie sur un des oreillers de sa maîtresse. Vers six heures du matin je suis tiré de mon sommeil par un rayon de sommeil. Je rêvais que mon épouse m'avait enfermé dans une petite chambre d'enfant, que je dormais tout habillé sur le lit étroit avec Capucine gémissant à mes pieds sur le drap souillé d’excréments, essayant de sauter sur le sol…

17 juillet 2006 : – Visite d'Alexandre de T. Nous parlons de ce qu'il pourrait entreprendre. Il aime la nature, les plantes, la vie libre sans patron ni entraves. Je lui suggère d'entreprendre la petite histoire anecdotique de notre quartier : le Quartier du Roule. Je prépare une maquette, je la mets sur l'Internet, mais très vite, en moins d'une semaine, je me rends compte que ce n'est pas son truc. Alors, voilà que je me prends au jeu et que je m'attelle moi-même à ce projet sur les pas de mes amis André de Fouquières ou Jacques Hillairet, disparus depuis bien longtemps.

12 novembre 2008 : – Nous vivons une époque passionnante. L'une des plus étonnantes de l'Histoire. Nous savons depuis peu que notre Univers existe depuis environ 15 milliards d'années, Nous voici plus de 7 milliards de prédateurs répartis sur 149,8 millions de kilomètres carrés (Mm?), superficie des terres émergées de la Terre.
Notre domaine est – pour des dizaines, voire des centaines d'années – un monde connu, prospecté, limité, refermé sur lui-même, difficile à agrandir. Au cours d'une évolution extraordinaire, cette terre magnifique, admirablement contrastée, où la vie a pris naissance voici quelque 4 milliards d'années, s'est peu à peu peuplée d'admirables organismes vivants. Cette épopée, qui conduit après de multiples tâtonnements de l'amibe à l'homme, a nécessité des techniques de plus en plus sophistiquées que nous sommes peu à peu à même d'étudier.
Entré dans l'Histoire voici deux millions d'années avec l'apparition des premiers hominidés, l'Homme, a peu à peu pris conscience de lui-même.



27 décembre 2008 : Je préfère les chiens en liberté aux enfants en liberté !
Lâchez vos chiens et attachez vos enfants ! Un pigeon vaut mieux que deux moujingues, un chat sera toujours moins pollueur que dix loupiots, un rat moins prédateur que cent petits gavés ! Cioran avait dit ça mieux que moi ! Cela dit, Elisabeth, même "mémère" tu resteras toujours pour nous la "princesse des étoiles" !

27 décembre 2008 : – Hervé Le Roy m'annonce le décès de son père Michel Le Roy, un ami de cinquante ans, qui m'a beaucoup appris, beaucoup aidé dans des moments difficiles. Terrassé par une polio dans son adolescence, il n'a jamais baissé les bras, il s'est toujours pris en mains. Il s'est choisi une adorable épouse : Huguette, il lui a fait de beaux enfants, il a travaillé avec son intelligence, entretenant sa famille sans jamais déroger. Michel Le Roy était un grand Seigneur, généreux et magnifique !
Nous nous sommes beaucoup disputés, nous n'étions d'accord sur rien, mais ni nos joutes ni nos controverses n'ont réussi à brouiller notre amitié.

Hervé Le Roy
Hervé son fils est lui aussi un homme libre et entreprenant, seigneur de lui-même et fidèle en amitié. Hervé Le Roy



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2010 : – La mise en esclavage. La fin d'un monde libre, d'une terre sauvage, d'une humanité fière.
Les craquements précurseurs de l'effondrement de notre civilisation retentissent un peu partout. Davantage d'hommes sur une terre chaque jour appauvrie, des gavés de plus en plus riches s'empiffrant au détriment d'un nombre grandissant d'affamés.
Des millions de jeunes ne parvenant plus à vivre décemment chez eux partis à l'aventure et en quête d'un avenir dans les pays riches.
Cent millions d'individus exploitant honteusement trois milliards de misérables avec la complicité de centaines de millions de valets mercenaires et leurs chiens de garde ! La destruction des terres, des rivières, des mers, de la vie animale par l'industrie, les pesticides, une pêche et une agriculture prédatrices.
Les animaux domestiques relégués dans des camps de concentration, traités comme des objets sans âme.


Non, l'homme n'est pas digne de survivre, l'homme doit disparaître, l'homme va disparaître ! Quel bonheur pour la nature que la destruction de ce chancre, de ce cancer, de cette vermine ! Et pourtant il survivra : !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!





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“ À force de naviguer dans le labyrinthe des centaines de pages peut-être même des milliers d’Apophtegmes, a la recherche du mystérieux et prolifique éditeur de ce site, je l’ai finalement découvert bien caché sous le nom de Marino Zermac alias Marc Schweizer dans :
 Une vie sans importance — Souvenir d’un inconnu“. 
Biographie de Pierre Genève.
Au cours de l’année 2015, j’ai réussi à entre en communication avec Marc avec qui j’ai échangé quelques courriels que je vous  reproduis ci-dessous :

Dans ce blog, je me suis contenté en son hommage et avec son acquiescement, de collecter dans un premier temps puis de reproduire textuellement ces propres souvenirs tels que je les ai découverts au fil du temps à travers le web."

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Nos deux vies parallèles, à la fois si proches et si dissemblables, auraient pu se croiser à Genève, dans la vieille ville, à Nyon, en Norvège ou en Algérie. Il n’en fut rien ! Nous avons connu, lu où aimer Cendrars, Cyrulnik, Jack London, Ohsawa et combien d’autres ! Nous eussions pu nous retrouver à la librairie Prior, à l’Estaminet St-Germain, sur la place des Armures devant la Maison Tavel où je demeurais, ou bien encore au Creux-de-Genthod ! Mais c’est sur le web, quatre-vingts ans plus tard, grâce à nos MAC, que nos routes virtuelles se sont rejointes ».

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Derniers contacts











Qui est-tu  ? Marc, Pierre, Marino…ou XXXX


Ma réponse…



Sacré Marc, jusqu’à la fin du voyage, le mystère t’enveloppera. Je t’aurais bien filé 1000 € pour avoir le plaisir de le rencontrer, de te serrer dans mes bras, et possiblement de boire un dernier whisky and the rock ou un coup de jaja, en échangeant les souvenirs de nos vies respectives pleines d’aventure hors du commun.
Adieu, Marc, je te dédie ce récit inspiré de tes propres mémoires collectées sur le web à l’aide de Google.

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Compilé par Gérard Wenker alias Blaise Le Wenk durant l’année 2015-2016, d’après des articles écris de mémoire sur le web, par Marino Zermac alias Marc Schweizer, un enfant de Genthod, petit village paisible (à l’époque) des bords du lac Léman, retrace avec talent la vie d’une période pas si éloignée de nous, mais qui parait déjà d’un autre temps. 
  – C’était il y a mille ans... dans les années cinquante…
Ce voyage dans le jardin des souvenirs d’un écrivain du 20è siècle talentueux, mais hétéroclite, à un véritable intérêt historique. Voyages, amour, sexes, érotismes, amitiés, critiques, descriptions et narrations, tout y passe. Portraits d’hommes et de femmes aux files de rencontres improbables décrites avec vigueur dans un langage verdoyant ! Une narration coup de poing qui nous laisse haletants, ko assis !  

Merci, Marc, pour ces moments d’intenses émotions. –  B.L.W.

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PS Je n’ai pas réussi à déterminer ni la date ni le lieu exact de ton décès. Je pense que des personnes mal intentionnées utilisent ton nom et ta notoriété pour commettre des escroqueries.
Quant à moi, je diffuserai au maximum les souvenirs de Marc écrits par lui-même, mais je m’engage ici, à ne jamais en tirer un profit personnel.


Blaise Le Wenk - Janvier - 2017







3 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Bonjour Gérard.
    j'apprends donc par votre blog le décès - fin 2016 - de Pierre Genève.
    j'avais essayé de le contacter par téléphone à son domicile parisien en 2011 pour lui parler d'un romancier qu'il avait édité dans les années 1970, mais il n'avait pas pu (ou voulu) engager la conversation... peut-être était-il très fatigué à cette époque ?
    concernant vos échanges de mails mis en ligne dans le post ci-dessus, je peux vous dire que les deux mails, soit-disant émis par Marc Schweizer le 11 octobre 2016, sont à mettre au compte d'une tentative d'extorsion de fonds de la part d'un escroc qui a usurpé l'adresse électronique de Pierre Génève. Si vous regardez bien l'adresse de cet émetteur (que nous ne voyons pas car vous l'avez cachée), vous devez trouver un signe de différence (un point ou un tiret par exemple) avec la véritable adresse électronique de Pierre Genève.
    J'ai été victime de cette même tentative il y a très peu de temps.

    Bien à vous.
    Pierre CABRIOT - alias TontonPierre sur la toile

    PS : commentaire précédent supprimé pour cause d'erreur de typographie constaté après mises en ligne

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    1. Bonjour Tonton Pierre. Merci pour la mise en garde. En effet il y a un tiret - en place du point . dans l'adresse url .

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